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Réalisateurs / Denys Arcand

est fils d'Horace Arcand et de Colette Bouille. Denys Arcand est le conjoint de Denise Robert, productrice spécialisée dans les films grand public. Il est frère de l'acteur Gabriel Arcand et de l'anthropologue Bernard Arcand.

L'œuvre de Denys Arcand est à l'image de la transformation du cinéma québécois. Dans une première période, son travail est composé d'œuvres documentaires fortes et critiques, ainsi que d'un cinéma de fiction profondément ancré dans la réalité socioculturelle du Québec. C'est probablement la période la plus originale de son œuvre. Son travail de documentariste, parfaitement en phase avec le travail qui se fait alors à l'ONF (voir Cinéma direct) pousse toutefois ailleurs la structure du montage. Par de fins jeux d'opposition, par dialectique – Arcand démontrant par exemple tout autant les incohérences des ouvriers que les injustices qu'ils subissent – il parvient, sans jamais faire emploi de la narration, à rendre de savantes synthèses sociales et politiques. Le montage de ses films est de ce fait moins transparent et naturaliste que celui de ses collègues de l'ONF : car Arcand privilégiant dans le documentaire la démonstration à la dramaturgie, il utilise abondamment le montage parallèle, l'image avec son libre en contrepoint, et construit ainsi le sens à la façon du film essai.

Dans son œuvre de fiction, qui débute avec La Maudite Galette, Arcand semble faire l'intégration graduelle de ses acquis du direct, en plus d'une esthétique classique, évoquant Jean Renoir. Ce classicisme du début n'exclut pas néanmoins un certain formalisme dans la composition et la mise en scène, que l'on peut rapprocher du travail de Gilles Groulx, pour lequel il ne cache pas son admiration.

Comme beaucoup d'intellectuels de son époque, Arcand attache beaucoup d'importance à la vie intellectuelle européenne. C'est pourquoi il souffrira amèrement en 1973 de la mauvaise réception européenne de Réjeanne Padovani à Cannes, réception qui lui parut longtemps comme une injustice. Il aura aussi à souffrir de censure à l'ONF, son film On est au coton étant caché pendant près de 20 ans par l'agence. Arcand rejoignait par là aussi le cinéaste Gilles Groulx.
La période américaine

Dans une deuxième période, que l'on pourrait appeler américaine, et commençant avec sa déception du résultat du référendum pour la souveraineté du Québec de 1980, Arcand choisit l'émancipation personnelle, et cherche résolument le succès. Pendant cette période il tourne deux films en anglais. Cela va de pair avec un changement important de son esthétique, le travail de la photo et de la mise en scène se mettant en phase avec la norme hollywoodienne, tant par des éclairages léchés que par un découpage redondant qui évoque la télé. Les longues tirades sont progressivement remplacées par des « one liner ». Arcand fait un cinéma qu'il veut consensuel, aux personnages essentiellement bourgeois.

Bien que fortement influencé par une certaine manière industrielle dans l'écriture des scénarios et du découpage, il travaille toujours, avec une distance cynique, les questions de conscience, fouillant celle de l'intellectuel, interrogeant les errements de l'idéalisme et de la rationalisation, tel un Machiavel se questionnant sur Le confort et l'indifférence.
Le succès international

Le succès international tant espéré survient avec Déclin de l'empire américain en 1986, film qu'il produit, écrit et réalise. Trois ans plus tard, son film Jésus de Montréal, Prix du Jury à Cannes, est en lice comme « Meilleur film étranger » à la cérémonie des Oscars 1989. La consécration vient avec Les Invasions barbares, film qui gagnera l'Oscar du meilleur film en langue étrangère 2003. Il est aussi récompensé au Festival de Cannes : Marie-Josée Croze reçoit le Prix de la meilleure actrice alors que Denys Arcand obtient la Palme du meilleur scénariste. Le film gagne par ailleurs, à Paris, les Césars du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario ce qui constitue une première pour un film québécois.

Films joués par Denys Arcand - 1
Nom Réalisateur(s)Année Note
1 La tête de Normande St-Onge Gilles Carle 1976 5/10
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