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Acteurs / Rock Hudson

Rock Hudson, de son vrai nom Roy Harold Scherer Jr., est un acteur américain né le 17 novembre 1925 à Winnetka, Illinois, et mort à Beverly Hills, Los Angeles, le 2 octobre 1985. Dans les années 1980, il est l'une des premières vedettes à déclarer publiquement être atteinte du sida, ce qui attire une grande attention sur ce fléau, mais aussi sur son homosexualité, alors totalement inconnue du grand public.

Fils unique d’une modeste employée d'origine irlandaise et d'un père d'origine allemande qui les abandonne très tôt, Roy Harold Scherer connaît une enfance difficile, au côté d’une mère dominatrice et autoritaire et d’un beau-père violent. En 1943, alors qu'il vient d'avoir 18 ans, il s’engage dans la marine. Il est démobilisé en 1946, et exerce par la suite plusieurs petits métiers (ouvrier agricole, camionneur).

Il tente sa chance à Hollywood, et attire l'attention d'un chasseur de talent, Harry Wilson. Wilson lui permet tout d’abord de faire de la figuration, puis d’obtenir des rôles secondaires, dans les films d'action et les westerns de Raoul Walsh, qui le prend sous contrat personnel : après une figuration non créditée dans Les Géants du ciel (1948), le prestigieux metteur en scène lui donnera la vedette dans Victime du destin (1952), La Belle Espionne et Bataille sans merci (1953). Mais l'athlétique débutant paraît dans une quinzaine de films avant d'accéder à ces premiers rôles, avec une nette prédilection pour le western - dont Winchester 73 et Les Affameurs d'Anthony Mann, dont James Stewart détient la vedette. Progressivement, son nom se rapproche du haut des affiches.

Sa rencontre en 1952 avec Douglas Sirk est décisive pour la suite de sa carrière. Elle lui permet de devenir une véritable star, avec des films comme la comédie Qui donc a vu ma belle ?, ou bien le mélodrame Le Secret magnifique. L'acteur magnifique continue de beaucoup tourner. Dans un premier temps, il s'impose dans la comédie et surtout dans le film d'action, aventures pseudo-historiques et westerns. Il interprète désormais les premiers rôles devant des acteurs confirmés (Steve Cochran dans Le Justicier impitoyable, Anthony Quinn dans L'expédition du Fort King) au côté de la jeune première Piper Laurie ou de la ravageuse Yvonne De Carlo, autre protégée de Walsh.

Rock Hudson devient l'interprète fétiche de Sirk, qui mise beaucoup sur son allure athlétique et son sourire irrésistible. On le remarque dans le western Taza, fils de Cochise (1954), dans Tout ce que le ciel permet (1956) et Écrit sur du vent (id.), des drames mondains à l'esthétique très recherchée, devenus des classiques du mélodrame. Dans Capitaine Mystère (1955), Hudson se compose un rôle de séducteur doublé d'un révolutionnaire ; pour La Ronde de l'aube (1958), un film réalisé d'après le roman Pylône de William Faulkner, il campe un intellectuel déchiré. Outre la jeune première Barbara Rush et l'excellente Jane Wyman, Hudson côtoie dans ces films Robert Stack, Dorothy Malone et la légendaire Lauren Bacall.

Ces années sont probablement les plus brillantes de la carrière de l'acteur. Si ses compositions n'impressionnent guère la critique (qui crie cependant au génie de Sirk), Hudson impose une présence sympathique, parfois émouvante, séduisante en diable. Il devient la coqueluche du public féminin, des producteurs et de cinéastes prestigieux. On le retrouve, au côté de James Dean et Elizabeth Taylor, dans Géant (1956) de George Stevens, de Sidney Poitier dans Le Carnaval des dieux (1957) de Richard Brooks, de Jennifer Jones et Vittorio De Sica dans L'Adieu aux armes d'après Ernest Hemingway, de Jean Simmons dans Cette terre qui est mienne d'Henry King, ailleurs d'Anne Baxter ou Cyd Charisse. Tous ces films, coûteux et ambitieux, ont pour objectif de battre en brèche la télévision, nouveau et redoutable concurrent.

Rock Hudson aborde à partir de 1959 le registre comique en formant un duo efficace avec Doris Day dans Confidences sur l'oreiller, premier film d'une trilogie de comédies sentimentales légères, gentiment érotiques, où il se révèle drôle et attachant. Suivront Un pyjama pour deux en 1961 et Ne m'envoyez pas de fleurs en 1964. Il s'illustre dans ce registre sous la direction de Norman Jewison ou Melvin Frank, au côté de Leslie Caron ou Claudia Cardinale. Il joue également la comédie dans Le Sport favori de l'homme d'Howard Hawks (1964). La star a aussi pour partenaires Gina Lollobrigida, notamment dans Le Rendez-vous de septembre, et Gena Rowlands dans L'Homme de Bornéo, les deux films dirigés par Robert Mulligan.

A côté de ce cycle léger et séducteur, Rock Hudson sauve son public masculin grâce aux westerns El Perdido de Robert Aldrich (avec Kirk Douglas) et Les Géants de l’Ouest d'Andrew McLaglen (avec John Wayne), grâce aussi aux films de guerre Tobrouk d'Arthur Hiller, avec George Peppard, et Destination : Zebra, station polaire de John Sturges, dont la distribution comprend Ernest Borgnine et Patrick McGoohan. Mais le déclin cinématographique de Hudson est amorcé dès qu'il s'éloigne de la comédie romantique - voire l'échec sans appel du sombre Opération Diabolique de John Frankenheimer (1965).

Rock retrouve pourtant son créneau favori lorsque Blake Edwards le dirige avec Julie Andrews en 1970 dans le musical Darling Lili. Malgré cette collaboration, la carrière de l'acteur marque le pas sur grand écran pour lequel il tourne toujours régulièrement, sous la direction de Roger Vadim par exemple, s'essayant à la science-fiction (Embryo), rivalisant avec Dean Martin (dans Duel dans la poussière de George Seaton), avec dans ses bras toujours les plus charmantes actrices : Angie Dickinson, Barbara Carrera ou Mia Farrow. Mais toutes ces productions sont secondaires. Sa gloire durant cette décennie se maintient plutôt grâce à la série télé McMillan and Wife (1971-1977) avec Susan St. James et, plus tard, Detroit d'après Arthur Hailey et Les Chroniques Martiennes (1980) de Michael Anderson d'après Ray Bradbury. Sur petit écran, Hudson affronte James Coburn et continue de collectionner les partenaires féminines les plus plaisantes : Lee Remick, Gayle Hunnicutt et Deborah Shelton.

En 1980 Rock Hudson retrouve trois gloires des années 50 - sa copine Elizabeth Taylor (plus de vingt ans après Géant), son ancien concurrent Tony Curtis (chez Sirk par exemple) et Kim Novak - dans une adaptation assez terne d'un roman d'Agatha Christie, Le miroir se brisa. Au cinéma, c'est un has been, il n'y reviendra d'ailleurs que pour L'Ambassadeur : Chantage en Israël de J. Lee Thompson, au côté de Robert Mitchum en 1984. A la télévision, il demeure très actif : il joue dans des téléfilms avec Suzanne Pleshette, Melanie Griffith, Sharon Stone, incarne le président de son pays dans La Troisième Guerre mondiale, et tient la vedette avec Jack Scalia dans les treize épisodes de Devlin Connection en 1982. Son dernier rôle sera l'amant de Linda Evans dans neuf épisodes de la saga Dynastie (1984-1985).

Rock Hudson avec Nancy et Ronald Reagan à la Maison Blanche en 1984Dans les années 1980, Rock Hudson déclare être atteint du Sida, et révèle à cette occasion son homosexualité, et ce à la stupéfaction de l'Amérique profonde. Celle-ci se rend compte à quel point l'image publique des vedettes, telles que les studios la construisent, peut se révéler éloignée de la réalité, Rock Hudson étant devenu, comme James Dean en son temps, l'archétype du jeune premier désirable, gendre idéal, et, bien évidemment, hétérosexuel.

Lors d'un séjour à Paris, Rock Hudson décide d'annoncer sa maladie. Yanou Collart, son attachée de presse et amie, sera dans l'obligation de débourser 250 000 dollars pour louer un 747 afin de rentrer à Los Angeles. Aucune compagnie aérienne ne souhaitait transporter l'acteur par crainte d'une possible contamination. Rock Hudson meurt des suites de cette maladie le 2 octobre 1985.

Après son décès, sa succession donnera lieu à un procès où la vie privée de l'acteur sera étalée. Son ex femme écrira un livre sur leur mariage arrangé par leurs patrons communs et finalement un téléfilm sera réalisé : Rock Hudson : La double vie d'une star (Résumé : "dans les années 50, Rock Hudson force les portes d'Hollywood grâce à son physique et son sourire irrésistibles. En quelques films, il devient LA star et, surtout l'idole des femmes de tous les Etats-Unis. En 1955, il épouse Phyllis Gates, une employée du studio. Ce mariage arrangé lui permet d'échapper aux tabloïdes qui menacent de révéler son homosexualité. Mais l'arrivée du SIDA finira par faire connaître au grand public le vie privée d'un des plus grands et des plus tragiques acteurs du 20e siècle. Cette première biographie à l'écran de Rock Hudson explore l'intimité de celui qui fut le plus grand séducteur des années 50. Basé sur le livre de son épouse et les minutes du procès post-mortem fait par son ancien amant, le film nous montre l'envers du décor et le déchirement qu'a connu l'acteur entre l'envie de vivre au grand jour ses amours et la contrainte que lui imposaient les studios d'Hollywood.)

Rock Hudson, la vie secrète d'un play boy dans le placard est un documentaire présenté en 2009 au festival de Berlin (Critique : "dans ce film très riche, deux moments forts : le témoignage de Armistead Maupin, auteur des Chroniques de San Francisco qui sera pendant 15 ans l'amant intermittent de la star et celui de son amie, l'attachée de presse Yanou Collart, qui l'accompagna jusqu'à la tombe.")

Films joués par Rock Hudson - 30
Nom Réalisateur(s)Année Note
1 Bataille sans merci Raoul Walsh 1953 7/10
2 Capitaine Mystère (1954) Douglas Sirk 1954 6.4/10
3 Confidences sur l'oreiller (1959) Michael Gordon 1958 8.15/10
4 Destination Zebra station polaire (1968) John Sturges 1968 6.56/10
5 Duel dans la poussière George Seaton 1973 7.67/10
6 Ecrit sur du vent Douglas Sirk 1956 6/10
7 EL Perdido Robert Aldrich 1961 7.79/10
8 Géant George Stevens 1956 8/10
9 L'Adieu Aux Armes (1957) Charles Vidor 1957 6.45/10
10 L'assaut des jeunes loups Franco Cirino 1970 2.36/10
11 L'expédition du fort King Budd Boetticher 1952 7.38/10
12 L'homme de Bornéo Robert Mulligan 1962 7.33/10
13 L'Operation Diabolique John Frankenheimer 1966 6.5/10
14 La révolte des cipayes Laslo Benedek 1954 7.43/10
15 La ronde de l'aube Douglas Sirk 1957 6.6/10
16 Le Carnaval des dieux (1957) Richard Brooks 1957 6.8/10
17 Le Justicier Impitoyable Joseph Pevney 1953 5/10
18 Le rendez-vous de Septembre Robert Mulligan 1961 6.5/10
19 Le Secret Magnifique (1954) Douglas Sirk 1954 5/10
20 Le sport favori de l'homme (1964) Howard Hawks 1964 4.6/10
21 Le Traitre du Texas (1952) Budd Boetticher 1952 6.25/10
22 Les Affameurs Anthony Mann 1952 7.8/10
23 Les ailes de l'espérance Douglas Sirk 1956 7.4/10
24 Les Géants de l'Ouest Andrew V. McLaglen 1969 7.54/10
25 Les yeux bandés (1965) Philip Dunne 1965 7.29/10
26 Ne M'envoyez Pas de Fleurs Norman Jewison 1964 6.33/10
27 Taza, fils de cochise Douglas Sirk 1954 7.93/10
28 Tobrouk, Le Commando De L'enfer (1967) Arthur Hiller 1967 5.09/10
29 Tout ce que le ciel permet Douglas Sirk 1955 5/10
30 Un Pyjama Pour Deux Delbert Mann 1961 7.75/10
Séries jouées par Rock Hudson - 1
Nom Réalisateur(s)Année Note
1 Chroniques martiennes 6.33/10
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