Originaire de Taiwan, James Tien est un produit de l’école d’opéra Fing Shu qui donnera à l’industrie du film Angela Mao ou Robert Tai. Comme nombre de ses camarades, il se lancera dans le cinéma au début des années 70. Bien qu’il apparaisse dans une production Shaw Brothers (The Twelve Gold Medallions), ce sera avec la Golden Harvest qu’il fera l’essentiel de sa carrière.

On tend à l’oublier aujourd’hui mais Tien fut au début des années 70 un acteur d’importance des films d’action produit par la compagnie de Raymond Chow. Il faut pourtant bien reconnaître que le brave James n’est pas un artiste martial particulièrement impressionnant, se contentant de techniques relativement simple et de son beau visage pour faire impression. Mais après tout, d’autres stars du genre n’étaient guère plus qualifiés que lui à l'époque (l’exemple de Wang Yu vient naturellement à l’esprit).

En 1971, après avoir joué dans quelques films pour la Golden, il se retrouve au générique de The Big Boss puis Fist Of Fury. Ces films seront à la fois une grande chance pour lui mais aussi une malédiction. Chance parce que cela lui donne une bonne exposition auprès du public et, aujourd’hui, il est avant tout reconnu pour sa participation aux films de Lee. Mais malédiction parce que Tien fait bien pale figure, martialement, face au petit dragon et s’il continuera encore pour quelques années à être une « star » du film d’action, on sent bien que sa bonne étoile le quittera rapidement.

Les films suivants le sentent déjà sur une mauvaise pente. Si il reste un acteur de premier rôle, il est constamment associé à d’autres co stars qui tendent, comme Bruce l’avait fait, à l’éclipser. C’est le cas de Dragon Tamers de John Woo par exemple où le pourtant transparent Carter Wong prend régulièrement l’ascendant sur lui. Mais sa collaboration suivante avec le réalisateur de The Killer va orienter le reste de sa carrière. Pour Hand Of Death, James joue le grand méchant de service avec facilité, son physique s’y prêtant bien. Par la suite, il interprètera quasi exclusivement ce type de personnages avec un certain talent.

Ce sera aussi sur ce film que Tien fera la connaissance de Samo Hung. Le gros Samo a toujours eu de très bonnes relations avec les anciens de Fing Shu, James Tien ne fera pas exception. On le retrouvera dans un nombre considérable de ses réalisations et productions, alimentant une bonne partie de sa filmographie des années 80, toujours dans son rôle emblématique de méchant et se battant de moins en moins avec le temps. Citons Yes, Madam (le big boss mafieux) ou bien The Prodigal Son (le one armed boxer).

Finalement, après plus de 20 ans de bons et loyaux services pour le cinéma, James Tien abandonnera l’industrie cinématographique de Hong Kong. On ne sait rien sur ce qu’il est devenu mais on peut raisonnablement penser qu’il coule des jours paisibles à Taiwan.