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Réalisateurs / Jean-Claude Brisseau

Jean-Claude Brisseau (né le 17 juillet 1944 à Paris1) est un réalisateur, acteur, producteur, scénariste, directeur de la photographie, monteur français.

Personnalité dérangeante, « encombrante2 » du cinéma français, Jean-Claude Brisseau est un cinéaste autodidacte, professeur de français pendant une vingtaine d’années avant de se tourner entièrement vers le cinéma grâce au succès commercial de son film Noce blanche. Ses films réalistes frôlent parfois le fantastique et traitent de la violence sociale, du plaisir féminin, du mysticisme.

En août 2012, il reçoit une importante reconnaissance avec le Léopard d'or du festival de Locarno pour son film La Fille de nulle part3.

Dans les années 1950, le jeune Jean-Claude Brisseau fréquente assidûment les salles de cinéma et, « le lundi matin, à l'école, [il] rêve du film qu'[il] a vu la veille. » C'est ainsi que le réalisateur évoque sa naissance au cinéma4. Mais, né dans une famille modeste, il doit renoncer à faire l'IDHEC, et choisit l'enseignement : il sera instituteur puis professeur. Longtemps, il fera ses films tout en enseignant le français dans un collège de la région parisienne (collège Diderot d'Aubervilliers en Seine-Saint-Denis).

C'est, en quelque sorte, grâce au progrès technique, que Jean-Claude Brisseau peut se lancer dans le cinéma : vers le milieu des années 1970, il achète une caméra Super 8 sonore, modèle qui vient de sortir, et réalise, pendant ses congés, deux films. L'un d'eux, La Croisée des chemins, est diffusé dans un festival de films amateurs au cinéma l'Olympic. Le film est vu par Maurice Pialat et par Eric Rohmer.

Grâce à ce dernier, Brisseau obtient le soutien de l’Institut national de l'audiovisuel (INA) qui produit un premier film, La Vie comme ça, en 1978. Il réalise aussi pour la télévision Les Ombres, qui s’inscrit dans la série La Télévision de Chambre, ainsi qu'un court-métrage, L’Échangeur, dans le cadre de la série Contes pour enfants. Rohmer et les Films du Losange qui ont déjà essayé de produire La Vie comme ça produisent son premier long métrage, Un jeu brutal, et co-produiront les deux suivants.

En 1983, Brisseau rencontre Bruno Crémer, qu'il dirige dans trois films successifs : Un jeu brutal, De bruit et de fureur et Noce blanche. Pour Sylvie Vartan, rencontrée par hasard à Cannes où il présente De bruit et de fureur, il écrit L'Ange noir. C'est d'ailleurs une exception dans sa méthode de travail puisque jamais il n'« écrit en fonction des gens qui pourraient jouer dedans5. »

Noce blanche, initialement écrit pour la Sept, et sorti en 1989, est contre toute attente un gros succès commercial. C'est pourtant, selon le réalisateur, « le film de moi qui m'intéresse le moins6. »

Choses secrètes (2002) ouvre ce qui constituera une trilogie consacrée à la sexualité féminine ; Les Anges exterminateurs et À l'aventure sont les deux autres volets de cette exploration du plaisir féminin7.

Jean-Claude Brisseau est condamné, en décembre 2005, à un an de prison avec sursis et 15 000 euros d'amende pour harcèlement sexuel sur deux actrices à qui il avait demandé d'accomplir des actes érotiques lors d'auditions pour son film Choses secrètes. Cette histoire constitue la trame de son film suivant, Les Anges exterminateurs. En 2006 paraît un livre d'entretiens, L'Ange exterminateur, dans lequel il s'explique sur ses méthodes de travail, notamment avec les acteurs, ainsi que sur « l'affaire Brisseau » (2005), son procès et les débats relatifs à cette affaire.

En 2007, il est entendu par la justice en tant que témoin assisté pour deux viols8 mais il en sort libre et sans être mis en examen, l'enquête se poursuivant9.

En 2011, le festival international du film Entre vues de Belfort lui consacre une rétrospective.

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