La fin du monde est proche humains et quand il reste 12 h de soleil et qu'ensuite la Terre ne sera plus, que faire ?

Film pré-apocalyptique, These Final Hours (2013) ne fait pas comme ses prédécesseurs. C'est ce préfixe qui change la donne : dans Zombie (1978) de Roméro, l'apocalypse a eu lieu et le mort-vivant se fait deus ex machina. Dans L'Armée des 12 singes de Gilliam (1995), la fable philosophique l'emporte sur la description banale. Et dans Le Jour où la terre s'arrêta (1951) du grand Robert Wise, c'est le comportement des hommes qui amènent à la réflexion.
These Final Hours se démarque, il n'est pas un chef d'oeuvre comme les trois films cités ci-dessus, mais à bien des égards il fait aussi bien. Le long-métrage de Zak Hilditch trace sa route à travers les chemins sinueux (et casse-gueule des productions sur la fin du monde). C'est que le cinéaste sait où il va, il a une idée pour son bébé et il va s'y tenir.

Comme dans Le Fils de l'Homme d'Alfonso Cuarón (2006), Hilditch se refuse aux plans spectaculaires : question de budget ? Pas seulement, le réalisateur se focalise sur l'aspect humain. Sur le relationnel et la psychologie. C'est dans cette simplicité où il baigne son oeuvre qu'explosent et un talent et un film de qualité.

Oui, These Final Hours est une belle oeuvre, non pas grâce à son budget de petite production mais par l'implication absolument fantastique que son auteur y a mise.


These Final Hours possède des qualités qui sautent aux yeux : techniquement, on est dans du lourd. Non content d'offrir un esthétisme magnifique à ses images (utilisation d'un filtre qui leur donne une beauté à couper le souffle), à chaque plan en outre, le spectateur se trouve face à une merveille. Entre compositions feutrées et plans contemplatifs, Hilditch (auquel il faut ajouter la directrice de la photo, Bonnie Elliott) offre une pépite visuelle. These Final Hours est formellement magnifique.

Par ailleurs, la musique se marie admirablement au contenu, permettant au thème central de dégager une jolie force émotionnelle dans les moments importants.

C'est dans son récit que le film marque une faiblesse (toute petite, je le concède). Entre petites ellipses qui tronquent la trame principale et des séquences à l'importance secondaire, Halditch semble alourdir le tout plutôt qu'il ne le fluidifie. De plus, il se permet des facilités dramatiques trop brutales (l'épisode de la mère à côté de la plaque). Dans cette scène par exemple, il réussit à rattraper sa maladresse (innocente) en filmant par la suite l'état second de la petite dans une séquence où, avec un admirable sens de montée en puissance en action, il parvient à capter la tension et la crainte. C'est ça These Final Hours, une histoire à la simplicité déconcertante que le cinéaste transcende par son art. Une oeuvre austère quand on s'attend à de l'action pure, ou à des moments de bravoure (la scène des deux vilains messieurs et de la fillette est, à ce titre, un modèle de prise de conscience) mais un délice quand le spectateur s'affranchit de ce ses désirs pour entrer de plain-pied dans l'univers d'un autre.


À noter une bonne direction d'acteurs, où dominent " l'anti-héros " James joué plaisamment par Nathan Phillips, les trop rares apparitions d'une Jessica De Gouw qui irradie le film de son charme et de la petite Angourie Rice, superbe de naturel.

4/5 (très bon)